VIII

 

Genar-Hofoen réapparut, venant de l’entrée principale de la tour.

— Là-haut ! croassa une voix rauque et ténue.

Levant les yeux, il vit l’oiseau noir perché sur le parapet. Il l’observa durant un moment, mais il ne semblait pas vouloir descendre. Les sourcils froncés, Genar-Hofoen retourna dans la tour.

 

— Et alors ? lui demanda l’oiseau quand il le rejoignit au sommet de la tour.

— C’est verrouillé, lui confirma-t-il en hochant la tête.

L’oiseau avait insisté pour lui dire qu’il était prisonnier au même titre que lui. Il avait cru, d’abord, que c’était son terminal qui ne fonctionnait pas. L’oiseau lui avait suggéré d’essayer de sortir par où il était entré. Il avait suivi son conseil. La trappe de la cave était bloquée, aussi solidement que les pierres inébranlables qui l’entouraient.

Il s’adossa au parapet pour contempler d’un regard troublé le dôme translucide de la tour. Il avait jeté un coup d’œil rapide à chaque étage en grimpant l’escalier en colimaçon. Les différentes salles avaient l’air à la fois meublées et vides. Toute la décoration ajoutée par Dajeil était absente. Il avait l’impression de retrouver la tour originale telle qu’elle était à leur arrivée sur Telaturier, quarante-cinq ans plus tôt.

— Qu’est-ce que je vous avais dit ?

— Mais pourquoi ? demanda Genar-Hofoen en essayant de ne pas prendre un ton plaintif.

Il n’avait jamais entendu parler d’une telle chose. Un vaisseau retenant un humain prisonnier !

— Parce que nous sommes des captifs, lui dit l’oiseau d’une voix rengorgée de satisfaction.

— Vous êtes sûr de ne pas être un avatar du vaisseau ?

— Non, non, je suis une entité indépendante, moi.

L’oiseau lissa fièrement ses plumes. Puis il fit pivoter sa tête, presque d’un tour complet, pour jeter un coup d’œil en arrière.

— En ce moment, je suis suivi par un fichu missile, dit-il, mais ça ne fait rien.

Il fit faire de nouveau un tour complet à sa tête en sens inverse.

— Qu’est-ce que vous avez fait, vous, pour vous mettre le vaisseau à dos ? demanda-t-il.

Ses petits yeux noirs étincelaient. Genar-Hofoen eut l’impression qu’il jouissait de sa détresse.

— Mais rien ! protesta-t-il.

L’oiseau pencha la tête pour le regarder. Genar-Hofoen soupira.

— Enfin, je ne sais pas, ajouta-t-il en fronçant les sourcils. D’après cet environnement, le vaisseau a peut-être quelque chose à me reprocher.

Il regarda autour de lui, le front toujours plissé.

— Ce n’est rien, cet environnement, lui dit l’oiseau. Juste un hangar. Il ne fait même pas un kilomètre de long. Vous auriez dû voir celui qui était à l’extérieur, quand nous avions encore des extérieurs. Nous avions tout un océan, et une véritable atmosphère. Deux atmosphères.

— Je sais, fit l’humain. Je sais, j’en ai entendu parler.

— Et tout ça rien que pour elle, en fait. Sauf que Sa Suffisance avait une autre motivation derrière la tête. Tout ce matériel, et elle a tout transformé en moteurs de propulsion, vous saisissez ? N’empêche que, pendant tout ce temps, l’autre a été la seule à en profiter.

L’humain hocha la tête. Il donnait l’impression d’être plongé dans de profondes pensées.

— Alors c’est vous ? demanda l’oiseau d’une voix qui paraissait satisfaite de sa conclusion.

— Moi quoi ? fit Genar-Hofoen.

— Celui qui l’a abandonnée. Celui qui était ici avec elle. Je veux dire l’autre ici, le vrai, l’original.

L’humain détourna les yeux.

— Si c’est de Dajeil que vous voulez parler, oui, c’est moi. J’ai vécu avec elle, autrefois, sur une île qui ressemblait à cet endroit.

— Ah ! ah ! fit l’oiseau en sautillant sur place pour secouer ses plumes. C’est vous, le sale type !

Genar-Hofoen jeta un regard furieux à l’oiseau.

— Allez vous faire foutre, dit-il.

L’oiseau noir caqueta de plaisir.

— C’est donc pour ça que vous êtes ici ! Oh ! oh ! vous aurez de la veine si vous réussissez à en ressortir un jour ! Ha ! ha !

— Et vous, enfoiré, qu’est-ce que vous avez fait ? demanda Genar-Hofoen à l’oiseau noir, plus pour embêter la petite créature que par intérêt réel.

— Oh ! fit l’oiseau en ébouriffant ses plumes pour les laisser retomber ensuite avec dignité. J’étais un espion ! ajouta-t-il avec fierté.

— Un espion ?

— Oui, quoi ! croassa l’oiseau en se rengorgeant. Pendant quarante ans, j’ai observé et écouté tout ce qui se passait pour envoyer des rapports à mon patron. Je me servais pour cela des Stockés qui s’en allaient. J’inscrivais les messages sur eux. Pendant quarante ans. Et pas une fois je n’ai été découvert. C’est-à-dire jusqu’à ce que je l’aie été, il y a trois semaines. Démasqué. Peut-être avant ça. Impossible à dire. Mais j’ai fait de mon mieux. Je ne pouvais pas espérer davantage.

Il lissa de nouveau ses plumes.

— À qui faisiez-vous vos rapports ? demanda Genar-Hofoen en plissant les paupières.

— Ça ne vous regarde pas, lui dit l’oiseau en le fixant d’un œil rond.

Il sautilla de deux pas en arrière sur le parapet, sans doute à titre de précaution, pour s’assurer qu’il était hors de portée de l’humain. Genar-Hofoen croisa les bras en secouant la tête.

— À quoi joue ce putain de vaisseau fou ? demanda-t-il.

— Oh ! il veut aller voir l’Excession. Et c’est urgent, paraît-il.

— Ce truc qui se trouve à Esperi ? demanda l’humain.

— Il fait route droit dessus. C’est ce qu’il m’a dit, en tout cas. Je ne vois pas pourquoi il mentirait. Ce n’est pas impossible, remarquez bien. Il en est tout à fait capable. Mais ça m’étonnerait quand même. Droit dessus, qu’il m’a dit. Et ça fait vingt-deux jours qu’il fonce. Vous voulez mon avis ? Je vous le donne quand même. Il est en train de perdre les pédales. (La créature pencha la tête de côté.) Vous connaissez cette expression ?

Genar-Hofoen hocha distraitement la tête. Il n’aimait pas beaucoup la tournure que tout cela prenait.

— Il perd les pédales, répéta l’oiseau. Si vous voulez mon avis, il est fou. Ça fait quarante ans qu’il est un peu cinglé. Il a complètement disjoncté à présent. Pété les plombs. Il fonce droit sur la falaise. Voilà ce que je pense, moi. Et il y a quarante ans que je vois ça venir. Je le savais bien. Cet idiot est plus détraqué qu’une pendule de grand-mère. Je partirais bien sur Perspective Négative, s’il me laissait. Il, c’est Couchettes. Ne croyez pas que Perspective m’en veuille. Il ne faut pas penser ça, non. (Puis, comme s’il se rappelait une blague bien bonne, il secoua la tête en disant :) C’est vous le sale type ! Ha ! Vous, par contre, vous serez encore ici dans quarante ans, mon vieux. S’il ne s’explose pas avant en fonçant tête baissée sur cette foutue Excession, naturellement. Ha ! Comment a-t-il fait pour vous attirer ici ? Je me demande. Vous venez peut-être voir votre vieille copine enceinte à perpète ?

Genar-Hofoen demeura un instant abasourdi.

— C’est donc vrai, ce qu’on dit ? Elle n’a jamais eu son enfant ?

— Ouaip ! fit l’oiseau. Il est toujours dans son ventre. En pleine forme, à ce qu’on dit. Pas facile à croire. À mon avis, il doit avoir un grain, lui aussi. Ou il s’est transformé en pierre. Mais c’est comme ça. Elle ne l’a pas encore eu, et ça m’étonnerait qu’elle l’ait de sitôt.

L’humain se pinça la lèvre inférieure d’un air troublé.

— Pour quelle raison m’avez-vous dit être venu ici ? reprit l’oiseau.

Pas de réponse. Il attendit quelques secondes.

— Hem ! fit-il de sa voix la plus forte.

— Hein ? demanda l’humain en sursautant.

L’oiseau répéta sa question.

De nouveau, l’humain parut ne pas l’entendre. Mais il haussa les épaules au bout de quelques secondes en répondant :

— Je suis venu parler à une personne morte, quelqu’un de Stocké.

— Il n’y en a plus à bord. Vous ne le saviez pas ?

L’humain secoua la tête.

— Pas quelqu’un de vivant, dit-il. Une personne sans corps, Stockée dans la mémoire du vaisseau.

— C’est pareil. Tous partis, fit l’oiseau en soulevant une aile pour jeter un bref regard par en dessous. On les a tous déposés à Dreve. Vidage intégral par le bas. Par le haut. Par le travers. Tout ce que vous voudrez. Il n’a même pas gardé de copies.

— Hein ? fit Genar-Hofoen en s’avançant vers l’oiseau.

— Sérieusement, dit l’oiseau en sautillant en arrière vers le rebord du parapet. Je vous assure ! (L’humain s’était maintenant arrêté pour le regarder.) C’est ce qu’on m’a dit, en tout cas. Il se peut que j’aie été mal informé, naturellement. Je ne vois pas pourquoi je l’aurais été, mais c’est possible. En tout cas, j’en doute. Ils ont tous disparu, hop ! comme ça. Et le vaisseau a dit qu’il ne voulait même pas avoir de copie à bord, juste au cas où.

Genar-Hofoen fustigea encore un moment la créature du regard, puis fit un nouveau pas en avant en lui criant :

— Au cas où quoi ?

— Mais je n’en sais rien, moi ! glapit l’oiseau en sautillant de nouveau en arrière.

Il battit des ailes, prêt à s’envoler. Genar-Hofoen le regarda encore quelques instants puis se retourna, saisissant à deux mains les pierres du parapet, le regard perdu dans les lointains du faux panorama de nuages et d’océan.

Excession
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